Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson
Sylvain Tesson, écrivain et voyageur, raconte dans ce livre son aventure près du lac Baïkal (Sibérie), où il a vécu en ermitage pendant six mois. Un ouvrage différent de ses autres car ici, aucun (ou presque) périple n'est décrit.
Je suis vraiment déçu. Déçu d'être déçu. J'avais déjà lu quelques ouvrages de Sylvain Tesson, et à chaque fois, j'avais été emballé. Emballé notamment grâce à la découverte des paysages, de mondes et de gens différents. Mais pour celui-ci, ou l'auteur raconte ses six mois de sédentarité sur les rives d'un lac, le courant n'est pas, mais vraiment pas passé. J'en veux pour preuve que je n'ai pas réussi à terminer le livre, d'où mon "retard" pour publié ce billet. Je me suis obstiné à vouloir rentrer dedans, je le voulais vraiment, mais rien à faire.
Pourtant, l'écriture en elle-même ne pas particulièrement déplu, et la trame du livre non plus. Sylvain Tesson a ici été contraint de décrire son environnement, ses activités, plutôt que de retranscrire des péripéties ubuesques, ce qui rend le livre poétique et véritable, mais un peu lassant de mon point de vue. Je ne sais d'ailleurs pas si c'est dû à cette monotonie (qui ne me dérange pas du tout d'habitude). Toutefois, je comprends parfaitement que Sylvain Tesson ai voulu faire partager son expérience dans ce livre, qui reste donc tout à fait légitime.
Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson, Gallimard, 17,90€ (★★☆☆☆)
Extraits :
Au réveil, mes journées se dressent, vierges, désireuses, offertes en pages blanches. Et j'en ai par dizaines en réserve dans mon magasin. Chaque seconde d'entre elle m'appartient. Je suis libre d'en disposer comme je l'entends, d'en faire des chapitres de lumière, de sommeil, ou de mélancolie. Personne ne peut altérer le cours de pareille existence. Ces jours sont des êtres d'argile àmodeler. Je suis le maître d'une ménagerie abstraite.
Il fait -33°. Le camion s'est donu à la brume. Le silence descend du ciel sous forme de petits copeaux blancs. Etre seul, c'est entendre le silence. Une rafale. La grésil brouille la vue. Je pousse un hurlement. J'écarte les bras, tends mon visage au vide glacé et rentre au chaud.
J'ai atteint le débarcadère de ma vie.
Je vais enfin savoir si j'ai une vie intérieure.